
Le Running club
31/07/2025Témoignage N°11 - Bruno & Charlotte
Le projet "Cœur de Socios" vise à recueillir et partager les témoignages émouvants des supporters du FCSM, avec l'objectif de publier un recueil de 100 portraits pour célébrer les 100 ans du club en 2028.

Au STADE en FAMILLE pour LONGTEMPS
La terrasse installée, la bière des Socios ouverte et prête à la consommation, Bruno se présente avec simplicité : “ Je suis originaire de Besançon”. D’abord supporter de Marseille, il doit se diriger vers Nantes pour ses études. Là, il vivra ses premiers matchs au stade de la Beaujoire et sera abonné par la suite.
Ses aspirations professionnelles le ramènent sur le Pays de Montbéliard et il débute chez Peugeot. Son premier logement se situe rue de l’Etang : pour situer l’endroit, à 150 mètres du stade Bonal !!!
"A vrai dire, au début, je voyais surtout cette proximité comme une source de problème pour stationner les soirs de match ! Mais ma mère travaillant au Conseil départemental, elle me procurait régulièrement des places gratuites." Bruno n'est donc pas encore un supporter inconditionnel du FC Sochaux-Montbéliard.
Pour lui, un match va le faire virer de bord : il se rend à un Sochaux-Marseille mais comme supporter de l’OM (“qu’il est toujours”) : «J’ai découvert un public qui applaudissait l’adversaire marseillais à chaque but. Cela m’a marqué et j’avais honte d’être à Sochaux et de supporter l’adversaire. Depuis, je vais à Bonal pour supporter Sochaux !”
Il devient papa d’un garçon, Antonin, aujourd’hui socio et membre de la TNS et d’une fille, Charlotte, également socio, et inconditionnelle des travées de Bonal. Quelle famille !
Bruno explique comment cet enracinement familial autour du FCSM a pris forme : ". "La première fois que je les ai emmenés remonte à 2011. Antonin avait 4 ans, Charlotte 2 ans. Sur le moment, ils étaient surtout intéressés par la barquette de frites. Mais le lendemain, ils ont passé la journée à crier "Allez Sochaux" dans la maison !" N'est-ce pas ce qu'on appelle tomber dans la marmite ?"
Bruno n’est pas peu fier quand il voit défiler les moments passés autour du club avec ses enfants. Les photos et vidéos sont là pour suppléer la mémoire de ces deux jeunes, très jeunes enfants.
"A l'époque en Ligue 1, il existait un concours ouvert aux enfants du personnel Peugeot, qui donnait le droit de faire la haie d'honneur à l'entrée des joueurs. Ils ont été sélectionnés plusieurs fois. Les parents, eux, gagnaient des places en présidentielles. Ainsi,« Ils ont fait la haie d’honneur aux joueurs quand ils étaient plus jeunes » et c’est presque logique de les retrouver enthousiastes et fidèles aujourd’hui. A l’image du club, la famille s’adapte au contexte : « après le match d’Evian en 2014, plus personne à la maison ne voulait boire d’eau minérale venant d’Evian ou Thonon » se souvient Bruno, sourire aux lèvres et qui se rappelle très précisément cette saison, remerciant Hervé RENARD au passage. "Je me rappellerai toujours de l'ovation que lui a fait le stade à la fin de ce match, pourtant perdu 0-3 et synonyme de relégation en Ligue 2. Il s'était tellement investi. Je ne suis pas surpris qu'il soit revenu participer financièrement au sauvetage du club."
Charlotte, aux côtés de son père, confirme sa passion : son premier vrai souvenir, c'est un Sochaux - PSG en Coupe de France 2018, où Florian MARTIN se blesse. : « Maintenant c’est nous qui emmenons nos cousins, des copines, des copains. J’emmènerai mes enfants si j’en ai ! »
Des noms illustrent aussi le vécu familial auprès du FCSM : « KALULU pour son investissement, Roy CONTOUT, Karl TOKO EKAMBI » pour Bruno. Charlotte est plus actuelle : « PATOUILLET,… » et Bruno de poursuivre la liste : « FATAR, MOLTENIS, LIENARD, … »
Les souvenirs de l’été 2023 sont encore un peu plus vivaces.« Nous étions en Tribune Nord le 14 juillet : c’était très fort, très prenant, émouvant. Cela ressemblait à un enterrement, tous pensaient que c’était fichu, terminé. De notre côté nous étions très tristes pour le club, les salariés. Nous avons très vite souscrit à l'initiative des Sociochaux : cela faisait écho à un sentiment puissant, d'être au cœur de quelque chose qui nous dépassait."
Les conséquences de l’été 2023 ont eu aussi un impact fort sur la famille mais finalement positif : « On va encore plus aux matchs. » sourit Bruno. « Le public s’est renouvelé, plus féminin, plus jeune. Après avoir vu tous les gens unis derrière le club, il y a beaucoup plus d’engouement, beaucoup plus de gens mobilisés. »
Il a aussi pris un certain recul sur le désengagement de Peugeot : « dès 2015 et le retrait, du jour au lendemain ou presque, le public avait évolué. C’était assez logique. Et bien entendu, les places gratuites dont on pouvait bénéficier se sont également arrêtées." »
Le bilan sportif de la saison 2023/2024, la première en National, est globalement positif pour Charlotte et Bruno. Ils en retiennent le parcours en Coupe de France, surtout, et les exploits contre Lorient et Reims. Le père s'y revoit instantanément : "Reims, c'était dingue. Tout le monde y croyait. C'est mon plus beau moment passé dans un stade. Pourtant, j'ai vu des matchs de Ligue des Champions à Nantes..." Charlotte apprécie dans ce genre de moments l’ambiance et le parfum de la victoire même si, accompagnée de son frère, « en TNS, cela bouge beaucoup. »
Bruno repense aussi au premier match de National à domicile contre GOAL : « une défaite (0-3) mais un moment tellement émouvant. » Rendant hommage aussi aux deux figures emblématiques, Jean-Claude PLESSIS « le rassembleur et le communicant », Pierre WANTIEZ, sans lequel « il n’y aurait pas de FCSM aujourd’hui, il a tout fait. » sans omettre Julien CORDONNIER. « Heureusement qu’il est là. Il est dans l’ombre mais je le trouve honnête, cohérent, logique. Je regrette un peu aussi le non-dit autour du départ d’Oswald TANCHOT, cela n’a pas été très transparent. »
Derrière ces vœux ô combien partagés, Bruno et Charlotte souhaitent continuer à vivre « des bons moments en famille au stade». Et, souhaitons leur, pour longtemps.