Témoignage N°01 avec Arthur
17/10/2024Appel à projets 2024-2025
19/11/2024Témoignage N°02 avec Fabrice
Le projet "Cœur de Socios" vise à recueillir et partager les témoignages émouvants des supporters du FCSM, avec l'objectif de publier un recueil de 100 portraits pour célébrer les 100 ans du club en 2028.
"Une histoire d'humanité entre le FCSM et Fabrice"
Fabrice, 38 ans, né à Dole, travaille dans une banque et cela fait désormais 22 ans qu’il est au côté du FCSM. Fan de foot en général, Sochaux tient une place particulière dans son coeur. Tout a commencé lorsqu’il avait 16 ans, époque à laquelle monsieur Plessis tenait la présidence. La grande époque selon lui.
Poussé par son oncle, grand fan du FCSM, Fabrice, alors adolescent, accepte de se rendre au stade du FCSM pour son premier match avec son papa.
Un premier match qui va le marquer surtout pour le côté humain des personnes qu’il va rencontrer.
A première vue, pour la plupart d’entre nous, un premier match avec papa et tonton, c’est quelque chose de banal, simple à faire. Dans le cas de Fabrice et sa famille, cela est une épreuve parce que Fabrice est une personne à mobilité réduite, qui se déplace en fauteuil, même s’il arrive à marcher un peu “de façon bancale” comme il aime nous le raconter avec un sourire.
A l’époque, il ne savait pas qu’il existait des places spéciales pour les personnes en situation de handicap et il a donc vu son premier match, adolescent, debout, avec son papa et son oncle qui le soutenaient.
Mais cela ne l’a pas empêché d’apprécier le match et son ambiance, que nous savons, si particulière.
A la fin du match, un des stadiers s’est approché de lui pour l’informer qu’il pouvait bénéficier de places réservées pour les personnes à mobilité réduite situées dans la tribune présidentielle.
Désormais, c’est de là qu’il va assister aux matchs. Sa tenue de supporter, avec écharpes, maillot, du FCSM contraste d’ailleurs pas mal avec les tenues des personnes. en présidentielles mais il aime ça.
Lors de ses visites au stade, environ 2 fois par mois, il nous le dit “il a toujours été bien reçu, avec une personne pour l’accueillir”, un côté humain qu’il n’a pas retrouvé dans d’autres stades comme Dijon. Finalement, malgré son handicap, il a toujours été (et est toujours) considéré comme un supporter à l’instar des autres et c’est ce qu’il apprécie particulièrement. De beaux souvenirs surtout au moment de l’adolescence où le regard des autres peut être difficile : mais jamais lors d’un match à Bonal.
Son interview est remplie d'anecdotes, toutes aussi humaines, émouvantes et sympathiques les unes que les autres. Des petits “trucs” qui changent complètement son expérience de façon positive.
Pour citer une anecdote, l’histoire du taxi qui l’a conduit au match un soir, son papa ne pouvant pas y aller. Lors d’une course, Fabrice qui sait le chauffeur de taxi fan du FC SOCHAUX (le fanion accroché au rétroviseur) lui propose de l’accompagner pour voir le match, car il a droit à un accompagnant qui ne paie pas sa place. En remerciement, le taxi ne lui fait pas payer la course. Désormais, il est devenu son taxi officiel pour chaque déplacement lorsqu’il en a besoin dans la vie quotidienne. Comme quoi, cela montre que le foot est le vecteur de belles valeurs.
Autre anecdote, l’unique fois où il est allé en loge VIP. Son fauteuil ne passant pas facilement, il décide de s’installer dans un coin. Une personne lui indique qu’il s’agit de sa place réservée. Un des serveurs ayant vu la scène lui propose de s’installer sur une autre place mais lui fait savoir qu’il n’aura pas à se lever pour boire ou manger, la nourriture viendra à lui directement. Des petits gestes, des petites histoires, qui montrent ô combien le public ainsi que le personnel de Bonal sont chaleureux et humains, à l’image de la Franche Comté nous dit Fabrice.
Pour lui, les valeurs du FCSM sont sans hésitation la combativité et le respect.
● Combativité dans l’équipe car elle n’abandonne pas même lorsqu’elle est au plus bas. Et les déboires de l’été 2023 nous ont clairement montré que cette valeur était présente dans l’ADN de l’équipe et celle des supporters.
● Respect car il n’a jamais vu un débordement, une bagarre entre joueurs. Il se demande même à quoi servent les CRS au bord du stade. Même lors de ses souvenirs les plus forts, comme celui d’un Sochaux-OM où il sentait le stade bouillonnant, le respect a toujours été présent.
Il ressent à chaque match la notion de foot populaire et la notion de famille.
Une ambiance bon enfant, des rencontres dans un esprit serein avec juste une ferveur des supporters qui encouragent leur équipe à tout moment, voilà ce qu’est l’esprit du stade Bonal pour Fabrice.
À cela s’ajoutent les moments en famille qu’il connaît en allant au stade avec son oncle et son papa, mais c’est aussi l’occasion de saluer d’autres membres de la famille en se rendant au stade.
Avec les études, il va moins au stade et commence à suivre le FCSM de plus loin.
Durant cette époque, il assiste impuissant à la vente du FCSM par Stellantis, à la descente en ligue 2.
Il voit les valeurs du club se déliter tout comme son identité.
Une période difficile, où il sent même l’équipe abandonner chaque fois en fin de championnat, sans aucune évolution, avec pour cause, semble-t-il une mauvaise gestion durant ces années noires. L’été 2023 nous montrera qu’il avait raison.
Alors, lorsque survient l’annonce de la faillite du club, il ne se pose pas de question. Il a automatiquement participé, avec son oncle et son papa. D’ailleurs, son numéro de socio “535” démontre bien combien il a été réactif et donc toujours très attaché au club.
Le FCSM c’est la région, un engouement populaire, une source économique, tout aussi importants que l’usine Peugeot. Il ne fallait donc pas que le club tombe.
Et l’engouement populaire prend. Il est donc, cet été là, et pour la première fois depuis longtemps optimiste sur l’avenir, en voyant les partages de vidéos qui s’accumulent, le retour des valeurs du club, et des noms connus.
D’abord Romain Peugeot. Il trouve que ça aurait fait un beau symbole d’avoir un retour de la famille Peugeot à la présidence.
Puis, Jean Claude Plessis, une évidence pour lui, ça ne peut que fonctionner !
C’est quand même le président de son premier match à Bonal !
Et il a raison. Ça marche. Fabrice est content. Les valeurs du club reviennent et même, le club refait un retour par le passé. Initialement, le FCSM a été créé pour les ouvriers Peugeot. Il appartenait à ceux qui allaient au stade. C’est redevenu une réalité avec les Sociochaux.
Confiant pour l’avenir, il a senti que l’équipe nouvelle a été transcendée par cette histoire, surtout sur la première partie de championnat 2023-2024. L’envie est revenue. L’engouement est de retour. Mais il pense qu’il ne faut pas aller trop vite et qu’il est préférable de construire des bases solides à tout point de vue.
Fabrice pense que le FCSM va y arriver même s’il est triste de voir déjà partir Jean Claude Plessis et Oswald Tanchot.
Pour autant, il sait que les bases sont posées et que le club continuera.
Merci Fabrice pour ton histoire et merci pour ta participation au sauvetage du club.
Un petit mot pour le départ de Jean Claude Plessis, Oswald Tanchot et Pierre Wantiez :
“Plessis : merci. C’est une personne qui a marqué le club. Il est lié au FCSM indéfiniment. Tanchot : merci d’être resté cette année en National, même lorsqu’on n'était plus sûr de garder notre statut pro. Il n’a jamais montré un signe de départ. Une belle valeur. Bonne chance pour la suite.
Wantiez : sans lui, on n’aurait pas eu cette continuité. Je le remercie pour son travail même si je le connais moins. Le travail de cet homme de l’ombre a été primordial pour le club.”