
Adhésion et projets 2025-26
02/09/2025
Témoignage N°14 – Thierry
09/10/2025Témoignage N°13 - Fabrice
Le projet "Cœur de Socios" vise à recueillir et partager les témoignages émouvants des supporters du FCSM, avec l'objectif de publier un recueil de 100 portraits pour célébrer les 100 ans du club en 2028.

Le FCSM et Fabrice, une rencontre basée sur des valeurs communes
Les débuts et les premiers souvenirs
Fabrice, 55 ans, est un vadrouilleur. Né à Besançon, il n’a jamais vraiment vécu en Franche-Comté. Il a pas mal voyagé sur d’autres terres de football français : Dijon, Saint-Étienne (où il n’a pas été facile d’exister en tant que fan du FCSM) et, aujourd’hui, dans l’Yonne (près d’Auxerre). D’ailleurs, il s’autorisera un détour pour un match, car c’est pour lui un club qui partage les mêmes valeurs, un cadre familial, un public respectueux.
Son papa, qui travaillait dans la banque, a été muté à de nombreuses reprises, mais il était fan du FCSM. Grâce à une famille originaire du Haut-Doubs et des oncles résidant à Bart, cette passion est née :
« Mon grand-père, mon père, mes oncles avaient le sang jaune et bleu, alors difficile d'y échapper malgré le fait que je n'ai jamais habité près de Bonal. »
Toutefois, il a très peu de souvenirs de ses débuts de supporter. Il n'avait que 5-6 ans et n’allait qu’occasionnellement au stade.
Malgré cela, il a connu quelques moments forts, principalement lorsqu’il habitait en Alsace avec la présence de Albert Rust, qui habitait son village, ou encore Gérard Soler qui, étant client de son papa, est venu manger une fois chez lui. Mais Fabrice n’avait que 7 ans, ces souvenirs sont donc naturellement flous. Les premiers vrais matchs dont il se souvient coïncident avec l’épopée européenne de 1981, il a alors 12-13 ans. Ce qui le marque comme de nombreux supporters, c’est bien évidemment l’ambiance bouillante de Bonal.
Outre Rust et Soler, les noms qui lui viennent à l’esprit sont Posca, Ruty, Djaadaoui et, plus récemment, Frau, Pedretti, Matthieu.
Il nous évoque les parcours européens du FC Sochaux mais également les victoires en Coupe de France et Coupe de la Ligue.
Les valeurs
« Tout le monde sait que j’aime Sochaux » et cet amour du club, il va le transmettre à son fils (5 ans, qui est aussi Sociochaux) et son neveu (d’autant plus que ce dernier habite Nancy, “il ne faudrait pas qu’il devienne supporter d’un autre club que celui de Sochaux” nous confie-t-il dans un sourire). Son souhait, c’est de les emmener voir, un jour, des matchs de Ligue 1 au Stade Bonal. En attendant la remontée, il essaiera de les emmener aux beaux jours cette année.
Ce thème des “valeurs” revient souvent au cours de notre interview : pour Fabrice, les valeurs du club représentent la famille :
« Beaucoup de supporters le sont de père/mère en fils/fille. »
L'autre trait particulier du FCSM, c’est son statut :
« Nous sommes en marge par rapport à d’autres grands clubs.
Un petit club avec un grand palmarès. Tout le monde connaît Sochaux, ce qui est incroyable, par rapport à l’évolution du football. Rares sont les petites villes qui ont des clubs représentés. »
Mais il le dit :
« Il faut aussi des gros clubs, ça fait parler de la Ligue 1. »
Son passé d’éducateur sportif pour les jeunes, une mission épanouissante mais fatigante à la fois, fait qu’il regrette toutefois les débordements qui peuvent apparaître parfois :
« J’étais à Avallon (27/10/2024), j’ai entendu les insultes sur l'entraîneur et sur les joueurs ou encore j’ai assisté de loin aux échauffourées à Dijon lors du match hier (13/12/2024). Si on pouvait se dégager de ces gens-là, on y gagnerait. »
Un problème auquel le public sochalien serait bien placé pour répondre :
« Je rêve que le FCSM instaure une charte du supporter. Le club a souvent été un pionnier, ce serait l'occasion de perpétuer cette image.. Avoir une image de public exemplaire. Personne ne peut le revendiquer aujourd’hui. »
La vague d'émotion dans l’histoire du club
Tout commence avec le départ de Peugeot. Un sentiment de trahison pour Fabrice :
« C’était un lien direct Peugeot - Sochaux qui se brisait. Une perte d’une partie de l’histoire du club. »
Puis arrive l’été 2023. Il ne s’y attendait pas, d’autant qu’on sortait d’une saison pas trop mauvaise. Le club, c’est un monument, qui ne peut périr :
« Si le FC Sochaux disparaît, ce sont tous mes souvenirs qui disparaissent avec », se disait-il.
Après ces moments difficiles, la mobilisation se met en place :
« Quelque chose de nouveau se reconstruit. Ça a donné de la dynamique. C’était magique. Ça vaut un trophée. C’est aussi fort qu’une victoire en Coupe de la Ligue en termes d’émotions. Peu de clubs sont capables de provoquer ça. »
Le soutien des anciens joueurs, de la famille Peugeot (« Heureusement que la famille Peugeot a participé »), des personnes historiques du club, Jean-Claude Plessis bien sûr… Il a retrouvé une famille de supporters et il est fier d’avoir participé à ce mouvement.
Même si Sochaux, à ses yeux, devrait être en Ligue 1 (d’autant qu’on a quand même eu pendant longtemps le record de participation au plus haut niveau), sa vision du sportif a changé :
« Ce n’est pas supporter un club de Ligue 1 qui importe, mais c’est supporter les valeurs partagées, véhiculées par ce club », indépendamment du niveau de division où il se trouve.
« Je crois que j’aimerai toujours ce club si particulier, en Ligue 1, en National ou même à n'importe quel niveau. Je commence à partager tout ça avec mon fils, ça donne encore plus envie. L'histoire continue. »
Dans cet élan, il tient aussi à remercier les joueurs qui ont contribué à la sauvegarde du club :
« La descente en National, c’est un moindre mal. Chapeau aux joueurs qui ont pris le risque de venir jouer à Sochaux. Ce sont des gamins qui ont été soumis à une pression forte difficile à assumer. »
Avec toutes les actions conduites durant l’été 2023, les 10 000 spectateurs en moyenne pour des matchs de National, il n’a pas eu peur que l’équipe s’écroule et descende. Il savait qu’elle allait se maintenir :
« Les bonnes choses avaient été faites. »
Finalement, Fabrice voulait sauver des souvenirs. Il ne voulait pas dire plus tard à ses enfants :
« Ici, avant, il y avait un grand club de foot qui a disparu. »
Avec l’action des socios, chose unique, nous pouvons nous dire que jamais le club ne disparaîtra, même si nous connaissons la fragilité du système surtout dans le contexte footballistique et économique actuel.
Concernant l’avenir, Fabrice se veut confiant, si les bonnes recettes du club sont utilisées :
« Le club fonctionne comme ça : un groupe de jeunes issu du centre de formation qui se démarque, comme à l’époque Frau/Pedretti/Matthieu, joueurs qui nous ont poussés vers le haut.» Il espère une nouvelle génération qui nous portera sportivement vers le haut.



