Témoignage N°03 avec Mathilde
21/11/2024Témoignage N°04 avec Pedro
04/12/2024Témoignage N°04 avec Pedro
Le projet "Cœur de Socios" vise à recueillir et partager les témoignages émouvants des supporters du FCSM, avec l'objectif de publier un recueil de 100 portraits pour célébrer les 100 ans du club en 2028.
"Pedro, entre Madrid et Sochaux : un voyage footballistique"
Pour ce quatrième numéro de “Coeur de Socios”, nous avons le plaisir d'interviewer Pedro mais avec une particularité car c’est dans la langue de Cervantès que nous posons nos questions (ndlr : en espagnol). Les socios et les histoires de socios sont décidément très cosmopolites.
L’entretien se fait à distance car Pedro vit avec sa femme et ses deux fils en Espagne, à Ciudad Real, au sud de Madrid.
Sa femme, Audrey est française et vous aurez également le plaisir de découvrir son témoignage prochain. C’est d’ailleurs grâce à elle, que nous avons pu contacter Pedro.
Le Real Madrid et... le FC Sochaux
Pour Pedro, le foot tient une place importante dans la vie quotidienne. Il supporte l’équipe du Real de Madrid et le FC Sochaux. Le premier club lui donne beaucoup de joie, et il est habitué à le voir gagner. Le second, notre club de cœur, lui donne beaucoup d’autres émotions. La joie qu’il ressent lorsque Sochaux gagne est plus forte pour lui car plus exceptionnelle, il faut le dire. A Madrid, c’est une situation plus normale et il nous avoue que l’ambiance au Santiago Bernabeu n’a rien à voir avec Bonal. L’ambiance y est plus calme quand à Sochaux, les supporters sont en ébullition malgré toutes les épreuves traversées.
Nous lui demandons s’il est socio au Real de Madrid mais il nous indique qu’il est presque impossible de le devenir. C’est un système très compliqué, et le statut de socio se transmet par héritage. Il y a une liste d’attente très longue rendant les chances quasi nulles de réussir à accéder au statut.
Mais pourquoi Sochaux ?
Pedro nous explique qu’il a connu le FC Sochaux grâce à sa femme en 2004 qui a commencé à lui parler de sa passion pour le club.
Il se rappelle de son premier match à Bonal avec émotion, le 23 décembre 2006, Sochaux - Nancy, pendant la période hivernale, le fameux match de Noël. Il a immédiatement adoré l’ambiance du stade. C’est d’ailleurs son plus beau souvenir, le premier qui reste à jamais gravé dans son esprit. L’équipe a gagné ce soir-là et tous les supporters se sont mis à chanter “Joyeux Noël”. C’est ça l’ambiance de Sochaux, une ambiance familiale attachée aux joueurs.
Il n’a malheureusement pas pu assister à beaucoup de matchs en vivant en Espagne mais il a pu les voir à la télévision. S’il vivait plus proche du stade, il serait abonné car pour lui, c’est une belle manière d’être lié au club.
Il aime à Sochaux cette manière de vivre le football, différente selon lui d’autres clubs. C’est un club qui compte dans le foot français, qui a vu sortir de grands joueurs. Il cite notamment Jérémy Mathieu qui a évolué à Barcelone et qui est connu en Espagne. Pedro l’a trouvé bon mais il jouait à Barcelone, sourit-il malicieusement. Il se rappelle également de Michaël Isabey, un “joueur de la maison”.
Une vision critique sur l’indépendance des clubs
Nous le questionnons sur la situation du club à partir de 2014. Il n’a pas été enchanté que Carlos Tavares vende le club. Pedro pense qu’il est préférable que les clubs conservent leur indépendance financière même si c’est difficile de nos jours. Avant, le club était lié à Peugeot, c’était une partie de son ADN mais sa situation s’est dégradée. Il est touché par l’histoire du club qui tente aujourd’hui de se reconstruire de manière indépendante soutenu par les collectivités et entreprises locales ainsi que par les socios.
En tant qu’espagnol, il n'était d’ailleurs pas ravi de voir les Basques d’Alavès tenter de prendre le contrôle en 2018. Pour lui un club doit rester indépendant, et être soutenu par des investisseurs locaux et les supporters.
En 2023, il était impensable pour lui de ne pas devenir socio tout comme son épouse. Ses deux fils le sont devenus également.
Pedro porte donc fièrement son maillot de socio - le numéro 2980 nous montre-t-il en tournant le dos à la caméra. Il trouve d’ailleurs fou que son nom soit apposé tout proche de celui d’Arsène Wenger, également sociochaux. Plusieurs socios vivent à l’étranger et le fait que de nombreuses personnes dans le monde soient devenus membres témoigne de l’importance de la levée de fonds pour sauver le FC Sochaux et le poids du club dans le paysage du football français.
Il est inquiet concernant la situation des clubs français et du foot en général où l’argent régit tout. Il nous cite les problèmes récents posés par les droits de télévision. Pour lui “le football est une question de passion, c’est plus qu’une question économique”.
Une anecdote espagnole inattendue
D’ailleurs, comme il vit en Espagne, nous lui demandons s’il a une anecdote concernant Sochaux dans son pays. Il nous raconte qu’au détour d’une conversation avec un de ses collègues, il lui confiait qu’il supportait une équipe française. Son collègue lui a alors demandé de quelle équipe il s’agissait. Pedro persuadé qu’il n’allait pas connaître lui répond : le FC Sochaux. Et à sa grande surprise, son collègue a réagi favorablement en lui disant qu’il se rappelait du club lors de sa grande épopée européenne. Si les jeunes n’ont pas cette référence historique, les aficionados du foot gardent ce souvenir.
Les valeurs du foot pour Pedro
Nous arrivons à la fin de l’interview et nous revenons sur les valeurs qui importent à Pedro dans le foot.
Pour lui le foot, c’est avant tout un travail d’équipe, du compromis et du sacrifice. C’est une des raisons pour lesquelles il apprécie que ses enfants pratiquent le sport. Pour eux, il souhaite d’ailleurs les voir supporter les deux clubs de la maison, le Real Madrid et Sochaux, cette double culture footballistique est bien transmise et la famille va à Bonal dès que possible quand elle est en France.
Pour lui, ce sont des valeurs fondamentales et c’est une belle façon de conclure cette interview. Nous le remercions d’avoir partagé son histoire.