Appel à projets 2024-2025
19/11/2024Témoignage N°03 avec Mathilde
Le projet "Cœur de Socios" vise à recueillir et partager les témoignages émouvants des supporters du FCSM, avec l'objectif de publier un recueil de 100 portraits pour célébrer les 100 ans du club en 2028.
"une vie entre passion sportive et fierté régionale"
Nous rencontrons Mathilde, très grande fan de sport qu’elle aime regarder. Elle nous avoue avoir une légère préférence pour le rugby ce qui ne l’empêche pas, bien sûr, d’aimer le foot. Ses 2 équipes de cœur sont l’OM et le FCSM.
L’amour du foot, c’est de famille. Ainsi sa maman aimait beaucoup le joueur sochalien Cherif Oudjani, tandis que son fils est une véritable encyclopédie vivante du ballon rond.
Née à Montbéliard, dans le quartier populaire de la Petite Hollande, Mathilde a ensuite déménagé aux portes du Haut Doubs. De cette enfance et de cette adolescence, elle a gardé l’impression d’avoir vécu avec le club de foot en toile de fond de son quotidien. Un de ses premiers souvenirs lié aux Lionceaux est la venue du club a Vercel dans le courant des années 80. Nous étions alors à la grande époque de Stéphane Paille et de Franck Silvestre et ce match a été l’événement de l’année dans ce petit village.
Les Lionceaux ont ensuite fait l’honneur d’une seconde venue pendant l’été 98, été mémorable qui a vu l’ équipe de France conquérir sa première étoile. Mais les étoiles, ce soir là, étaient surtout présentes dans les yeux de Mathilde car le match contre Gueugnon avait été un excellent prétexte pour faire venir son petit ami de l’ époque sans que ses parents le sachent. Curieusement, elle ne se souvient pas du score du match.
La jeune femme a ensuite déménagé à Toulouse pour poursuivre ses études. L’adage loin des yeux, loin du cœur ne s’est pas appliqué, au contraire, cet éloignement lui a fait prendre conscience que le club était le vecteur le plus important qui la reliait à sa région natale.
De retour en Franche Comté, elle rencontre Mathieu Triclot en 2020 et elle s’est immédiatement reconnue dans les valeurs véhiculées par l’association Sociochaux. La jeune femme croit au collectif. C’est d’ailleurs une des raisons qui lui font aimer le sport qui lui permet de vivre des émotions avec des personnes qu’elle ne connait pas, mais qui vibrent à l’unisson pour un même club. Elle est fière de ce qui a été accompli au cours de l’été 2023. Le projet de sauvetage du club a permis de mettre autour de la table des personnes ayant des sensibilités différentes, unies par un même désir de sauver le club historique du foot français.
Si Mathilde croit au collectif et qu’ elle n’aime pas l’idée de l’homme providentiel, il lui apparaît toutefois nécessaire que quelques leaders émergent d’un groupe afin de fédérer les énergies pour mener à bien un projet quel qu’il soit. Elle est très reconnaissante envers Jean Claude Plessis et Pierre Wantiez d’avoir pris le risque du sauvetage et d’avoir fait confiance aux Sociochaux. Cela témoigne de leur ouverture d’esprit et de la compréhension des enjeux liés à la survie du club, acteur clé du territoire.
La survie du club étant actée, Mathilde a beaucoup plus été au Stade cette année que les précédentes. Elle y a amené sa fille pour la première fois à l’occasion du match des Socios. Toutes les 2 ont été ravies de l’ambiance incroyable de Bonal.
Son plus beau souvenir de la saison écoulée restera la rencontre du 16ème de la Coupe de France contre Reims. Son fils et elle ont pu vivre ce moment unique dans l’histoire du club et ils ont chaviré de bonheur avec tout le stade pour fêter cette victoire symbole de renaissance et de résilience.
En dehors de ces événements marquants, Mathilde porte un regard nuancé sur l’année écoulée. Elle a le sentiment de revivre le même scénario à chaque saison, avec un début en fanfare qui rime avec succès et espoir, puis un arrêt dans la série des victoires et ensuite la crainte de la relégation.
Pour autant, Mathilde se montre optimiste quant à l’avenir du FCSM. Elle estime qu’un club qui a toute une région derrière lui ne peut pas mal tourner.
A travers son témoignage, Mathilde a partagé avec nous son amour du FCSM.
Historienne de formation, elle est sensible au passé du club et au lien très fort qui a toujours existé avec la population. Elle souligne le rôle important qu’il a joué pour les travailleurs d’antan en leur apportant un peu de joie et de bonheur. Elle aime également beaucoup le Red Star et Liverpool.
Fierté d’avoir un centre de formation, unanimement reconnu.
Émotion lorsqu’elle évoque les joueurs qui l’ont marqué, outre Stéphane Paille, précédemment cité, la jeune femme se souvient très bien de la génération 2011/2012 et de ses joueurs emblématiques, tel que Marvin Martin et Ideye Brown. Ces joueurs semblaient promis à une belle carrière, mais elle éprouve un certain sentiment de gâchis étant donné qu’ils n’ont pas eu le succès escompté par la suite. Elle est également admirative de Pierre-Alain Frau et Benoît Pedretti.
Créateur de lien social, elle estime que les différences sociales s’estompent quand on est dans le stade, creuset qui unit tous les spectateurs.
Elle est fière de ce qui a été accompli par tout un peuple derrière les Sociochaux qui ont prouvé qu’il existait une alternative au foot business. Ayant adoré le livre « une histoire populaire du football » de Mickael Correia, elle pense, comme l’auteur, que le sport est un outil d’émancipation. L’été 2023 a braqué les projecteurs sur notre région. Certes nous sommes sur un territoire délaissé, en souffrance, en proie à la désindustrialisation. Mais aujourd’hui, comme hier, avec, par exemple, la chute de Bull et la reconstruction du Techn’hom, nous avons su prouver, via ce sauvetage, que notre région était terre de résilience, porteuse d’un fort potentiel de créativité et d’innovation.
Le sauvetage du club a créé un réflexe identitaire mais dans le bon sens du terme. Pour Mathilde, le FCSM restera une des dernières choses qui mobiliseront dans notre région.
Avec le sauvetage collectif et populaire du club, Mathilde a eu le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand qui nous a dépassé et qui nous a transcendés. Cela lui a redonné foi en la nature humaine.
Comtois, rends toi, nenni ma foi.