
Témoignage N°13 – Fabrice
10/09/2025
Témoignage N°15 – Jérémy
15/10/2025Témoignage N°14- Thierry
Le projet "Cœur de Socios" vise à recueillir et partager les témoignages émouvants des supporters du FCSM, avec l'objectif de publier un recueil de 100 portraits pour célébrer les 100 ans du club en 2028.

Thierry, Un Passionné de Sochaux
Présentation de Thierry
Thierry, numéro de socio 10487, est né en 1964 à Vesoul, en Haute-Saône est supporter depuis plus de 55 ans (“pour moi, le FCSM, c’est Battmann, Seles, Melic, Bazdarevic, Hadzibegic, Revelli, Genghini, Richert, Isabey, Fernandez, Lacombe et tant d’autres qui éclairent la nostalgie de merveilleux souvenirs”). Dès son plus jeune âge, il a été immergé dans l’univers du FC Sochaux, grâce à des parents tous deux originaires de la région. Son grand-père, également fervent supporter, a fortement influencé son attachement au club..
En repensant à son enfance, Thierry se souvient de ses samedis soirs passés au restaurant, où il écoutait les matchs à la radio, à une époque où seuls les plus gros matchs étaient diffusés : “on allait forcément dans un restau qui acceptait le poste radio, afin d’écouter le match. C’était une autre époque, où on ne voyait pas facilement les matchs à la TV”.
Les résumés des matchs se regardaient sur TELEFOOT, une tradition qui lui rappelle des souvenirs nostalgiques.
À l'âge de 4-5 ans, sa famille a déménagé sur la Côte d'Azur, d'abord à Antibes, puis à Nice. “La publication du calendrier était chaque année le moment de programmer les déplacements que nous allions pouvoir faire au départ d’Antibes “.
Malgré ce changement d’horizon, Thierry a toujours gardé un lien fort avec ses racines et retournait chaque été en Haute-Saône, ce qui lui permettait d'assister aux matchs du FC Sochaux : “on retournait en Franche-Comté durant les vacances, et on allait voir les matchs à Bonal”.
Après avoir suivi des études de journalisme, Thierry a entamé une carrière de 34 ans à Nice Matin, où il a occupé différentes fonctions, notamment celle de chef du service des sports et chef du service politique. En 2021, il décide de prendre un poste au département des Alpes-Maritimes.
Les Souvenirs des Matchs
Les souvenirs de Thierry liés au FC Sochaux sont empreints d'émotions. Parmi ses premiers souvenirs, il se remémore un match Sochaux-Ajaccio en 1971-1972.
Sa mère, venue initialement pour accompagner son père, a fini par devenir plus passionnée par le club que son mari.
Pendant les vacances scolaires, Thierry assistait régulièrement aux matchs de Sochaux dans le sud de la France, notamment à Nîmes, Avignon, Nice, Marseille, Monaco, et même jusqu’à Lyon ou Toulouse. Il a ainsi accumulé des expériences variées, avec plus de défaites que de victoires, mais chaque match a contribué à tisser un lien indéfectible avec le club.
Un incident mémorable remonte à 1971, lors du match Nice-Sochaux. Thierry, encore petit, a confondu les maillots des deux équipes et n’a réalisé qu’après coup que Sochaux avait gagné 2-1. « J’étais au ras du grillage, loin de mes parents, je faisais le fou, et j’étais déçu à ce moment-là, mais ensuite, j’ai compris que le club avait gagné », raconte-t-il avec un sourire.
Thierry a également de nombreux souvenirs liés à la télévision, notamment le match emblématique contre Francfort avec Revelli.
Un autre rencontre, plus douloureuse en coupe de France contre Monaco dans les années 2000 lui vient en tête : Sochaux mène 3-2, balle de contre pour le FCSM dans les arrêts de jeu, qui ne marque pas, et l’équipe encaisse un but ensuite pour perdre dans les prolongations. Scénario cruel.
Lors d’un Lors d'un Sochaux-Lens, perdu 1-0, il était tombé à côté des supporters lensois, qui lui avaient donné pas mal de choses (fanion, photo avec les joueurs). Un bon souvenir malgré le résultat final.
Au contraire d’autres moments avec des supporters adverses, plus compliqués, notamment lors de déplacements. Il reste toutefois attaché à ces expériences.
À Monaco, il a constaté que le public est plus calme par rapport à d’autres villes comme Nice et Marseille. Ce qui lui permet de s’exprimer complètement lors de ses venues dans le stade Louis II. Au contraire de Nice ou Marseille, où il reste plus réservé. Pour cela, il a toujours eu une certaine appréhension envers l'OGC Nice, notant des comportements de supporters qui n'étaient pas toujours amicaux. Alors quand sa fille a commencé à fréquenter un ultra des Aiglons, il était inquiet les soirs de match.
Les Déplacements et Moments Forts
Les déplacements pour voir Sochaux étaient fréquents. Mais comme il le dit lors de l’interview, “je me préparais plus pour la défaite que la victoire”.
En plus des 3 semaines en Franche-Comté durant les vacances, comme évoqué précédemment, la famille de Thierry passait une semaine dans les Alpes en été, à Morzine. De quoi faire quelques allers-retours entre Morzine et Sochaux en une journée pour assister à un match. Les six heures de route au total pour deux heures de jeu ne les arrêtaient pas.
Il évoque également un match sur terrain neutre, à Toulouse, où Sochaux a affronté Monaco en Coupe de France. Son plus long déplacement.
Parmi ses anecdotes préférées, Thierry évoque un match datant des années 75-76, où Sochaux a triomphé à Marseille 3-0. Il se souvient en particulier du troisième but marqué par Léon Maier, un ailier, “brut de décoffrage”, qui se donnait à 100% sur le terrain.
Une autre mémoire se rapporte à un match à Nîmes, où Sochaux a gagné 2-0. Malgré les huées à l’égard de Patrick Revelli, Thierry a eu mal au cœur pour lui, mais il souligne que c’est grâce à lui que le deuxième but a été marqué : “une belle réponse à ce qu’il a subi pendant le match”.
Il est également resté marqué par son expérience lors de la finale de la Coupe de la Ligue contre Nantes. Installé dans la tribune de presse avec d’autres journalistes, il se souvient avoir tout balancé en l'air – calepins et stylos – au moment crucial de la Panenka. « J’ai longtemps pensé que la tournure du match allait être défavorable à Sochaux, mais ce moment a tout changé », avoue-t-il. Thierry se rappelle avoir écrit un article très synthétique dans Nice Matin car la finale ne concernait pas un club proche de Nice.
Les Émotions des Victoires
En 2007, pour la finale de la Coupe de France Sochaux-Marseille, Thierry n’a pas pu se déplacer pour le match, mais a financé le voyage pour ses parents, qui ont eu la chance d’assister à la victoire de Sochaux. Ému, il se rappelle avoir pleuré de joie chez eux, heureux qu’ils aient pu vivre cette expérience significative.
« mes parents étaient déjà âgés et c’était probablement leur dernier match ensemble »
Pour Thierry, la saison 1987-1988 reste une des plus fabuleuses. Sochaux a dominé la Division 2, avec notamment une victoire écrasante contre Lyon : “une équipe fabuleuse, qui marquait but sur but.”
Depuis la rétrogradation du club en National, Thierry suit les performances à distance, regardant les matchs sur la chaîne FFFTV.
Il regrette de ne pas avoir eu l'occasion de retourner en Haute-Saône depuis la vente de la maison de vacances familiale.
L’éloignement a eu raison de ses enfants : sa fille a choisi de soutenir l'OGC Nice, tandis que son fils, qui joue au tennis et au football, n'est pas vraiment intéressé par le football à la télévision.
Cependant, il se réjouit de voir qu'un nouveau journaliste à Nice Matin, également supporter de Sochaux, partage cet amour pour le club.
Les Valeurs du Club
Les valeurs du FC Sochaux sont très importantes pour Thierry. Il les définit comme étant basées sur la solidarité, la simplicité et l’abnégation. Il apprécie la façon dont l’équipe essaie de construire un jeu en jouant au ballon, se démarquant des tendances actuelles du football business. Pour lui, Sochaux est l'antithèse de ce modèle, dont bon nombre de clubs comme l'OGC Nice se sont éloignés : “même si des joueurs ne veulent pas partir, le club fait le forcing pour les faire partir et avoir de l’argent, pur football business. Sochaux ne peut pas complètement éviter cela, mais en conservant des valeurs familiales”.
A noter qu’il admire également Liverpool pour ses valeurs populaires et son jeu attrayant. « Quand je regarde Liverpool, je vois un engagement de tous les instants, une passion qui me rappelle celle de Sochaux », déclare-t-il.
Un Engagement pour l'Avenir
En 2023, lors du sauvetage du club, Thierry a vécu de beaux moments comme des moments difficiles dans la saison, mais il n’a jamais été pessimiste. Il a confiance en la capacité du club à se remettre sur les rails. « Quand j'étais petit, Sochaux attirait environ 5000 spectateurs. Aujourd'hui, voir une moyenne de 8000 supporters me réjouit. La fidélité est revenue », explique-t-il avec satisfaction.
Thierry a été particulièrement impressionné par l'équipe dirigée par Oswald Tanchot et a pris beaucoup de plaisir à suivre sa première saison en 2023-2024 : “c’était du beau football”. Il regrette d’ailleurs son départ et lui avait imaginé une carrière longue au sein du club, en vue d'une remontée.
Devenir socio a été un acte de soutien pour Thierry, tant sur le plan affectif que régional.
« L'idée de devenir socio a germé dans mon esprit, et il était normal de participer. Je voulais sauver le club, mais aussi un attachement à la région, une identité régionale.»
Concernant l'avenir, Thierry est optimiste. Durant notre interview, en août 2025, Il croit fermement que le FC Sochaux peut remonter en Ligue 2, puis en Ligue 1, à l'image de Brest, malgré des moyens plus modestes.
Conclusion
Pour Thierry, le FC Sochaux représente bien plus qu'un simple club de football ; c'est une passion qui a traversé toute sa vie et qui est profondément ancrée dans son identité. Avec une histoire riche en émotions et un engagement envers le club et la région, il continue de vivre au rythme de Sochaux, espérant voir le club retrouver son lustre d'antan. Thierry incarne cette fidélité et cet attachement qui font du FC Sochaux une institution unique, porteuse de valeurs authentiques et familiales.
Et terminons avec cette phrase que Thierry nous a laissée lors de sa prise de contact : “Sochaux n’a pas le monopole de ces émotions, elles sont celles que génère le foot dans ce qu’il a de meilleur”.



